Vœux pour 2018

Méditation zen Narbonne vous souhaite ses meilleurs vœux pour 2018
Lorsque, sans penser,
seulement j’écoute
une goutte de pluie
au bord du toit,
c’est moi
Poème tiré du Sanshô Dôei de Maître Dogen (Traduction Jacques Brosse)
Pendant la méditation on est concentré sur son corps, sur la posture de notre corps.
Non seulement dès le début, mais tout au long de la séance, à chaque instant.
Cette concentration n’est pas une focalisation mais une ouverture.
Être concentré c’est devenir unité, c’est être totalement ce corps dans sa réalité ici et maintenant et cela à chaque instant.
Lorsque je suis assis, il n’y a que l’assise. Lorsque je marche, il n’y a que la marche et cela pour chaque action. Une action après l’autre.
Il ne faut surtout rien fabriquer, il ne s’agit pas de faire de la méditation en étant assis ou de faire de la méditation en marchant. Il ne s’agit pas de faire quelque chose…
Lorsque la pluie tombe, elle tombe en gouttes et chaque goutte est exactement la pluie qui tombe.
Méditer c’est abandonner toutes nos fabrications et par cet abandon s’ouvrir à la plénitude de l’existence de chaque instant. Il n’y a rien à faire.
La méditation zen nous place immédiatement dans cette dimension du lâcher-prise, il y a juste à s’abandonner à la bienveillance de cette Voie et laisser zazen nous dépouiller de nos attachements égotiques.
Cela est la voie de l’unité.
Un avec la réalité de ce que nous sommes à chaque instant : corps-cœur-esprit en unité dans le lâcher-prise. Sans que cela ne devienne une nouvelle fabrication, une nouvelle décoration ou un nouveau jouet.
Par la méditation, nous revenons constamment au point zéro. Le point zéro c’est le surgissement de l’instant présent dans son impermanence.
L’impermanence, c’est cette vie qui s’actualise à chaque instant.
C’est exactement le titre du livre de Shunryu Suzuki Roshi « Esprit zen, esprit neuf ».
En quatre mots, tout est dit.
Cela signifie que lorsque l’on s’en remet pleinement à zazen, zazen nous libère de nos attachements égotiques.
Par zazen, mon existence est libérée de son attachement illusoire à ce moi individualisé, autonome, séparé et donc libérée de vivre constamment en opposition, en défense, en maîtrise ou en utilisation dans ses échanges, dans ses relations avec les autres existences et son environnement.
Pratiquer zazen est une manière excellente de commencer cette année, de placer cette nouvelle année dans la dynamique d’être libéré de nos attachements illusoires.
Il devient alors possible dans sa manière d’être d’arrêter d’alimenter les causes de souffrances et au contraire participer à la cessation des causes de souffrance en soi et autour de soi.
C’est le cœur vivant de la pratique Bouddhiste et c’est le vœu que je formule pour cette nouvelle année, pour moi-même, et pour chacun d’entre vous :
“Arrêter d’alimenter les causes de souffrances et au contraire participer à la cessation des causes de souffrance en soi et autour de soi”.
Bonne année !
P-O Kyosei Reynaud _/|\_
Narbonne janvier 2018
Crédit photographique : http://loganzillmer-photography.tumblr.com/