De la boue à la perle
Par P-O Kyosei Reynaud
Marion : « J’ai peur de ce soir. C’est bête, l’angoisse me rend malade parce que seule une partie de moi-même est dans l’angoisse mais l’autre n’y croit pas.
Les Ailes du Désir, Peter Handke et Wim Wenders.
Comment dois-je vivre ? C’est peut-être pas ça la question !
Comment dois-je penser ? Je sais si peu de choses. Peut-être parce que je suis trop curieuse.
Je pense souvent de façon si fausse parce que je pense … »
Découvrir la perle…
Compagnon habile et silencieux, immobile et bienveillant. Alors se pose la vraie question.
Le Bouddha nous accompagne. Au début, au milieu et jusqu’à la fin du rêve, nous laissant nourrir chimères et dévoilant patiemment l’éclat de notre ignorance.
Le corps du vide, le surgissement éphémère des phénomènes miroir reflétant la petitesse et la grandeur, la joie et les larmes. Le lien du sang spirituel coule, invisible en reliant ce qui ne peut se saisir, chaque chose, chaque existence.
Accepter la méconnaissance pour la dévoiler face au miroir transmis. L’épaisseur du voile des croyances entretenues, la peur aveugle et la souffrance.
Se méconnaître comme passage à la connaissance dans une longue libération de soi-même.
Parfois, « je » bourgeonne avec les fleurs et meurt à chaque vague.
Parfois, « je » est au seuil du Temple.
Parfois, rester sans bouger et toucher sa propre errance :
« je » pas savoir,
« je » pas entendre,
« je » pas lâcher
Parfois, laisser chanter l’Être en usant la tuile.
De toutes ses lèvres l’univers murmure, radieux comme une perle précieuse.
Narbonne, septembre 2023.