Pourquoi Bodhidharma est-il parti vers l’orient ?
Bodhidharma, un Maître légendaire
Bodhidharma est un moine bouddhiste persan originaire d’Inde. Il est le fondateur légendaire en Chine de l’école Chan, courant contemplatif (dhyāna) du mahāyāna, devenue au Japon l’école zen. L’école Chan prétendant remonter au Bouddha, Bodhidharma est considéré comme son 28e patriarche et comme son premier patriarche chinois.
Wikipedia – Bodhidharma
Fiction de Bae Yong-kyun, 1989, 2h15’ – VOSTF
En Corée du Sud, dans un petit ermitage perdu au fond des montagnes, vivent un vieux maître zen, qui s’adonne à une ascèse rigoureuse, et ses deux disciples : Kibong, un jeune moine qui a fui la ville, et Haejin, un enfant. Chacun d’eux essaie de percer le mystère de la sagesse de leur maître dans sa recherche de l’essence du soi, de l’harmonie parfaite et de la liberté intérieure.
Youtube
Grand prix du festival de Locarno en 1989
L’affaire Bodhidharma
L’école du Chan serait née en Chine autour de la figure de Bodhidharma (japonais Daruma), un prince venu d’Inde ou d’Asie centrale. Celui-ci est devenu le 28e patriarche de la lignée indienne du Chan et le premier patriarche de la lignée chinoise. Il serait arrivé en Chine en 527 durant la dynastie des Liang (502-557), un royaume du Sud, et aurait eu une entrevue avec l’empereur Wu de cette dynastie à la capitale de ce royaume, Jiankang (actuelle Nankin). Lorsque l’empereur lui aurait demandé combien de mérites il avait engrangés par la construction des monastères et par la copie des soutras, Bodhidharma lui aurait répondu : « Sans mérites. » L’empereur lui aurait demandé : « Quels sont les vrais mérites ? » Et Bodhidharma de lui répondre : « La sagesse pure est merveilleuse et parfaite, son essence est vide et paisible. De tels mérites, on ne peut pas les acquérir par des méthodes mondaines. » L’empereur aurait poursuivi : « Quel est le sens suprême de la noble vérité ? » Bodhidharma : « La vaste vacuité sans noblesse. » L’empereur : « Qui est devant moi ? » Bodhidharma : « Je ne connais pas. »
Les plus anciens documents sur le Chan, des manuscrits découverts au début du XXe siècle dans une grotte à Dunhuang, une oasis jadis prospère d’Asie centrale, donnent une version plus prosaïque des débuts de cette école. D’après ces manuscrits datant du VIIe au IXe siècle, le premier patriarche du Chan serait Buddhabhadra, le traducteur du Sûtra de l’entrée à Ceylan, un sûtra central de cette école. Une lignée de transmission a été formée à partir de Buddhabhadra, Bodhidharma étant alors le deuxième patriarche, et s’est appelée tout d’abord « lignée des maîtres de Lanka », car l’école se serait construite à ses débuts autour de ce sûtra du Grand Véhicule qui expose une doctrine idéaliste selon laquelle tout est production de l’esprit.
Catherine Despeux – La passe sans porte : Les énigmes des grands maîtres zen de Huikai Wumen. Éd. Points. 2014
>> continuer la lecture sur les pages consacrées à notre lignée Bouddhiste zen
>> un autre article sur Bodhidharma
Crédit photographique : Buddha Weekly