Maturation et floraison d’être
Par P-O Kyosei Reynaud
Hossen Shiki, Le Combat du Dharma
En 2013 à Nice au Temple zen Gyobutsuji, j’ai accompli la cérémonie appelée en Japonais Hossen Shiki, le Combat du Dharma, qui consacre le Shuso, le premier moine du temple, clôturant une période de trois mois de pratique continue.
Lors de cet événement particulier, le premier Hossen Shiki qui se déroulait à Gyobutsuji, sont venus de nombreux maîtres de la transmission ainsi que le Révérend Seido Korin Suzuki Roshi entouré de ses disciples proches.
Voici les mots de Seido Korin Suzuki Roshi prononcés la veille de cette cérémonie :
« Bonjour,
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour nous avoir invités à la Cérémonie de l’Ascension de la Montagne1 ainsi qu’à la cérémonie du Combat du Dharma.2
Shakyamuni Bouddha a dit :
« Comme la pluie qui tombe sur la montagne forme un ruisseau, puis une rivière plus large, et finalement un fleuve qui se jette dans un océan, les hommes de tous horizons, reçoivent aussi une pluie d’enseignements, rencontrent une rivière, et puis finalement entrent dans l’océan de l’éveil. »
En voyant maintenant qu’une fleur de la transmission est en pleine floraison ici et que zazen est pratiqué en ce moment même, je suis vraiment impressionné.
Le zazen de Dōgen Zenji c’est seulement s’asseoir.
Dans un poème, Dōgen Zenji dit :
« Le printemps est une fleur,
L’été est un coucou,
L’automne est la lune,
Comme l’hiver est frais sous l’éclat cristallin de la neige. »
Réalisant la nature de Bouddha en soi et que le printemps est la vie du printemps, l’été est la vie de l’été, l’automne est la vie de l’automne, l’hiver est la vie de l’hiver. Aucun printemps ne se ressemble, aucun été, automne ou hiver jamais ne revient semblable.
Il nous faut expérimenter la vie instant après instant, la vérité de l’unité de soi et de tous les êtres, et réaliser toute la sagesse et la vertu de Bouddha au-delà de oui ou non, de bien ou mal.
Être le Dharma du Bouddha c’est le Genjō Kōan, c’est le zen de l’abandon complet du corps et de l’esprit.
Il est inutile de préciser que le bouddhisme est la religion la plus paisible qui soit. Le pur zazen apaise l’esprit, conduit les gens autour de vous au bonheur et contribue à bâtir un monde de paix.
J’espère que le plus de personnes possible soient animés d’un esprit fertile et qu’ils répandront beaucoup de fleurs de la transmission … toutes françaises !
Merci beaucoup.
Ensuite le Rev. Seido Korin Suzuki Roshi a ajouté ces quelques mots :
« Je suis venu ici et Maître Yuno m’avait parlé d’un très petit dojo, mais c’est un dojo merveilleux !
Comme le disait Dogen Zenji : « Que signifie un petit ou un grand dojo ? »
L’essentiel est de savoir qui enseigne ici et qui pratique ici.
Qui a l’ esprit d’éveil, bodaishin ?
Ainsi le Bouddha Shakyamuni a donné la transmission à Mahakashyapa, continuant jusqu’à Bodhidharma, Dogen Zenji, Deshimaru Roshi et maintenant Yuno Roshi.
Je suis émerveillé d’être ici. L’esprit de Yuno Roshi est chaleureux.
Ce dojo n’est pas un petit dojo, c’est un très grand dojo de France !
J’espère vous revoir ici ou à Toshoji.
Un très grand merci. »
Après la cérémonie, j’ai eu l’occasion de parler avec Seido Korin Suzuki Roshi, et touché par son charisme et sa douceur, je lui ai demandé l’autorisation d’aller dans son Temple au Japon, Toshoji, pour y passer les périodes de trois mois de formations traditionnelles.